"Lorsqu'il sort enfin de l'ombre, je suis frappée par sa démarche souple, déterminée, et par sa juvénilité. De son pas toujours égal, il se dirige vers moi et monte sans hésiter le degré qui sépare la chapelle du déambulatoire. L'étoffe de sa chemise est si fine que je devine la pointe de ses seins en transparence. Le col est ouvert sur une chaînette dorée. Ce n'est que lorsqu'il est face à moi , à portée de main, que nos regards se croisent enfin pendant quelques instants. Il baisse les yeux presque aussitôt et, sans un mot s'agenouille, se prosterne lentement jusqu'à toucher de ses lèvres les lanières de mes sandales...Mon adorateur ne bouge plus. Il est prêt pour le sacrifice."
Cérémonies de femmes,de Jeanne de Berg